Il y a des limites que l'Etat ne doit pas franchir...
Depuis 8 ans, le RAAC a oeuvré à mettre en place une modalité de « concertation » avec les autorités, puis accompagné l’élaboration de la nouvelle Loi sur la Culture. Or la modalité de la concertation, patiemment construite depuis 2007 avec les autorités, a récemment volé en éclats par des décisions très graves tant cantonales que communales. Pour faire face à ce revirement politique, le RAAC devait réagir : Il a voté sa dissolution le 23 février 2016 !
Chère(s) ami(e)s,
Comme vous le savez, le RAAC a tenu une assemblée générale extraordinaire ce mardi 23 février. Lors de cette assemblée, il a été décidé à l’unanimité des membres présents la dissolution de l’association au 30 avril, et ce en protestation aux récentes décisions des autorités, dans une totale absence de concertation, de remodeler le paysage culturel genevois dans le cadre d’une nouvelle répartition des tâches entre le canton et la Ville de Genève. En effet, le RAAC, ne comprenant pas son rôle comme une simple chambre d’enregistrement des décisions de politique culturelle, ne pouvait que prendre une décision claire. C’est donc la faillite des pouvoirs publics qui n’ont pas su continuer le dialogue patiemment établi depuis des années. Et pour les artistes, c’est le moment de trouver d’autres modalités, plus frontales peut-être, dans leurs relations avec les autorités.
Nous avons également décidé lors de l’assemblée, de verser les actifs du RAAC à la future association de soutien au Mouvement La Culture Lutte, une fois que celle-ci se sera formellement constituée. L’expérience aura duré 9 ans, et nous pouvons être fier du bilan : trois forums, un livre programmatique signé par plus de 400 artistes, participation active à plusieurs plateformes de réflexion, accompagnement de la loi sur la culture, organisation des toutes premières élections interdisciplinaires pour choisir nos représentants au Conseil de la culture.
Aujourd’hui plus que jamais, l’engagement de chacun est nécessaire. Le 5 juin prochain aura lieu le référendum sur la culture que les artistes et acteurs culturels ne peuvent en aucun cas se permettre de perdre. Maintenons vivante l’idée que nous nous battons pour une scène culturelle créative et ambitieuse pour Genève. Alors, aujourd’hui et demain, restons MOBILISÉS !
Le testament d’un acteur culturel, membre du Comité démissionnaire du RAAC, établi le 23.02.2016
L’Etat et la Culture – une frontière appelée à bouger
Quel enjeu pour les jeunes artistes ?